« On ne défend bien que ce qu’on a appris à aimer, appréhendé par l’esprit et intégré par les sens. ( …) Le phénomène d’émerveillement, ce moment où l’on se sent partie d’un ensemble plus grand, participe ainsi du vertige à entrevoir fugacement la nature intime d’un moi relié et non plus en extériorité. »
J’ai lu ce livre juste avant Ne plus se mentir. J’aurais peut-être dû faire l’inverse. Il m’aurait mis du dbaume au cœur après le coup de massue.
Corinne Morel Darleux avait envie d’un récit positif, pour faire contre-pieds à tous ces scénarios de fin du monde. Pari gagné avec cet essai poétique et engagé, qui nous invite à faire un pas de côté pour résister à ce monde qui déraille. Il y a de la simplicité dans son récit, de l’espérance, de la résilience, beaucoup de justesse, une certaine forme de légèreté et, oui, de la grâce. En même temps, l’auteur revendique une prise de position radicale, profondément anticapitaliste, collective, solidaire, égalitaire.
Je ne saurais vraiment dire pourquoi, mais ce récit m’a fait du bien. Il a résonné en moi, comme une évidence. Corinne Morel-Darleux a mis des mots sur des ressentis, sur des pensées qui se bousculaient dans ma tête.
Et si l’effondrement était une porte à ouvrir vers un monde plus désirable ?